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Quand on choisit un accompagnant pour aller au-delà de nos blocages, il faut parfois oser sortir des schémas habituels et rencontrer l’étrange. Moi, quand j’accompagne, je déploie mes ailes.

Depuis quelques années j’avance vers plus de congruence et de libération. Longtemps je suis restée scindée, offrant ma part conventionnelle au monde, vivant ma part connectée dans le silence de mon intériorité. A peine osais-je évoquer entre amis ou en famille combien j’étais en lien avec le monde subtile, invisible et avec mon guide — ange ou gardien, entité indéfinie et indéfinissable. Tout cela m’apparaissait « hors champ », celui du réel, rassurant et limitant que notre société s’évertue de maintenir, le champ d’une conscience réduite à la pensée cartésienne et contrôlable.

Nous vivons une époque chaotique et dans le brouhaha de la folie ambiante, les failles apparaissent. C’est dans les entre-deux des chocs et des tiraillements de notre société que sortent du silence ces vérités que l’on n’ose entendre. Le pire côtoie le meilleur. Pourquoi faudrait-il que les monstres cachés qui émergent soient tous des anges déchus ?

Le coming-out spirituel est en vogue. Je ne crois pas à un effet de mode mais bien à la résurgence de notre nature profonde.

Lorsque j’ai quitté mon travail en entreprise pour l’appel de l’accompagnement des personnes, c’est en tant que coach professionnel. J’avais l’impression de ne pouvoir m’appuyer que sur l’expérience qui avait coloré ma vie durant 25 ans : le pilotage des projets et le management. Le coaching dans le monde du travail s’imposait comme une évidence. Une limite inconsciente retenait encore mon élan vers l’essentiel.

Il m’a fallu passer diverses portes avant d’oser ouvrir celle que j’avais moi-même fermée à l’adolescence. Rouvrir une porte claquée ne se fait pas en un tour de main. Pendant plus de dix ans, j’ai suivi de nombreux ateliers et divers professionnels dans le but d’élargir mes connaissances et d’expérimenter par moi-même les techniques d’accompagnements qui m’attiraient. Très vite, j’ai senti que certaines fonctionnaient pour moi mieux que d’autre. En même temps, dans ma nouvelle pratique, je sentais s’ouvrir plus distinctement un dialogue supérieur entre moi et les groupes et personnes que j’accompagnais. Un dialogue sur un autre plan.

Lorsque je vous dis que je déploie mes ailes c’est que mon travail ne consiste pas seulement à utiliser mon cerveau ou à y mettre mon cœur. Non, je fais appel également à l’âme. C’est ainsi que je le décris mais vous pouvez aussi comprendre l’âme comme l’esprit ou la Conscience (avec un grand c), cette part de nous qui va puiser dans l’invisible ou l’inconscient collectif, ou les anales trucs et bidules, quel que soit le nom qu’on donne à cette grande banque de données, l’information qui existe en l’autre, en nous, en tout. C’est en impliquant notre âme dans nos affaires banales que notre vie prend des allures divines. Mettre de la conscience dans un geste simple lui donne une autre dimension. Sans doute le savez-vous déjà. Mais ce dont je vous parle c’est plus que cela. Il s’agit littéralement d’ouvrir le champ de l’esprit, élargir sa conscience.

Je suis persuadée que beaucoup de thérapeutes et de coachs connaissent cet état élargi de la conscience qui leur ouvre l’espace à la dimension subtile où se rencontrent d’autre aspects de nous ; où l’écoute de l’autre se fait autrement et nous apporte une plus large compréhension de ce qui se joue dans l’ici et maintenant de l’entre-deux en séance.

C’est peut-être parce que cela ne regarde que soi, soi et l’intime de soi, que ce sujet n’est que très peu évoqué. Tout du moins dans les chapelles conventionnelles validées par un cadre officiel. Plus le cadre est serré comme celui des enseignements académiques, plus le silence est fort… parce que « ce n’est pas scientifique » de travailler sur des plans subtiles. Le dire c’est prendre le risque de sortir du cadre et d’être taxé de charlatanisme, terme dont on affuble encore les pratiques alternatives, telles que les soins énergétiques et les explorations chamaniques.

Deux mondes continuent d’évoluer côte à côte et la frontière, bien que de plus en plus ténue, reste protégée par les gardiens du temple.

Je ne me sens pas l’âme d’un « mais si, allons-y » pour oser ébranler ce mur de papiers. Mais je ne peux renier ce qui est là, tout comme je ne peux rejeter les sciences humaines chères à nos chaires universitaires. Nos ancêtres ont eu accès depuis la nuit des temps à des connaissances mystiques car nous ne sommes pas qu’un amas de chair et de sang coiffé d’un simple esprit lucide et réfléchi. Nous sommes l’ensemble de ce qui est, de ce que les nôtres ont été avant nous et ce que nous tendons à être, avec et sans la science pour le définir.

Je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit, car l’espace plus étendu que j’invite en séance n’a pas besoin d’être une vérité pour tous. Ce n’est pas un phénomène démontrable mais dont on fait l’expérience. Nous sommes donc seul avec lui comme avec nos rêves. Nos sens sont multiples et l’éventail s’étend en une gamme dont la science n’a pas encore le code de lecture.

Quand j’accompagne mes clients, des messages me parviennent dans un langage intérieur fait de sensations éparses, de mots à peine audibles, d’odeurs ou de mémoires émergeantes. Comme lorsqu’on se rappelle de son enfance. Je n’ai jamais vraiment cru qu’il s’agissait d’élans imaginaires car petite déjà je dialoguais ainsi avec le monde et je ne comptais plus les cas où la réalité me démontrait le fondement de ces dialogues.

J’ai donc exploiter ce potentiel dans toutes les aspects de ma vie. Malheureusement, les émotions ont un grand pouvoir de brouillage. Si bien qu’il m’a très souvent été impossible de m’y référer pour moi-même, trop impliquée émotionnellement. Mais avec les années j’ai su de plus en plus me faire confiance notamment en accompagnant car la distance suffisante du coach le permet.

La situation sanitaire que nous vivons depuis un an m’a beaucoup chamboulée. Je me suis retrouvée déboussolée, incapable d’entendre la voie de mon intuition pour m’orienter convenablement dans le maelström des émotions que mes constats faisaient naitre. Ce n’est pas la peur d’un virus qui m’a mise dans cet état, rassurez-vous. C’est la réalité d’un monde dont le sens vient de basculer. Et le mien avec.

La perte de sens est la meilleure raison qui soit pour mesurer que nous devons nous remettre en question et veiller à nous retrouver pour mieux nous aligner. Mais voilà, comprenant que ma situation globale était en cause il me semblait difficile de m’en remettre à mes vieilles habitudes pour éclairer tout ce qui se bousculait en moi.

J’ai donc décidé d’aller à contre-courant de mes choix (soi-disant) réfléchis et j’ai contacté une médium. Le but n’était pas de contacter un de mes proches défunts mais de contacter mon être, proche et bien vivant. J’ai choisis un intermédiaire entre le monde subtile et matériel pour shunter ma folle boussole. Idée hautement banale pour certains, tout à fait novatrice pour moi. A mourir de rire, tant je réalise en l’écrivant la limitation de mes croyances du moment.

Quel bonheur quand les expériences nous réveillent avec tant de puissance ! Une heure avec cette femme talentueuse et reconnue (dont je tais le nom dans ce texte par discrétion) et ma réalité s’est éclairée, me projetant à la rencontre de mon histoire sous un regard plus juste et plus limpide. En quelque sorte, c’est ainsi que je procède moi-même sans le dire, à la différence près que je n’expose pas ce que je capte, je questionne le client pour inviter ce qui veut l’être.

Je songe aux longues années de psychothérapie qui m’ont fait faire quelques jolis pas, parfois un bond par-ci ou par-là, mais certes jamais une libération digne d’un saut quantique comme celle que j’ai vécue pendant le court instant de cette séance.

Alors oui. Moi aussi je libère ma parole. Et à travers ce texte, c’est ma profession de foi que j’offre, à moi d’abord ainsi qu’à vous maintenant qui me lisez.

Certains sont doués pour les recherches scientifiques, d’autres pour perpétuer des coutumes et élargir des connaissances qui ne s’enseignent pas dans les écoles. Certains encore sont doués pour ouvrir des voies nouvelles et d’autres pour les empêcher. Enfin il y en a qui sont davantage poussés à révéler ce que ce monde porte en silence. Je ne sais pas quelle voie est la mienne. Je ne sais d’ailleurs pas plus s’il s’agit d’en avoir. Ce que je sais c’est ce qui a du sens pour moi.

J’aime particulièrement me sentir en joie et sentir que lorsque je fais quelque chose cela me procure une force qui dépasse ma volonté comme lorsque j’entre en lien avec ces aspects de nous invisibles et discrets, avec ces parts inconscientes qui chantent, qui crient parfois, qui appellent ou racontent une histoire que nul mot ne saurait dire. Cela a du sens pour moi. Mieux, ce sont les histoires qui prennent du sens quand les personnes que j’accompagne les entendent et sont prêts à se reconnaître ou à les changer. Alors oui, je me dis que c’est là la voie pour laquelle je me sens douée.

Je ne sais pas où j’en serais dans 3 mois, dans 6 ou dans un an. Quant à m’imaginer dans 3 ans c’est difficile. J’ai la sensation que je m’ouvre à la vie plus qu’elle ne s’ouvre à moi. Dire quels seront mes projets m’est encore difficile. Le changement se fait de l’intérieur. Sa manifestation ne se fera que par la force de ce que j’oserai assumer être. C’est ce que je crois. C’est donc ce qui sera, n’est-ce pas ? La coach en moi espère que ses premiers tous petits pas dans une approche plus authentique auront des effets immenses. J’avance et je déploie mes ailes, n’en déplaise au monde. Quant à m’envoler… On verra.