Souvent nous traversons le temps vaquant à nos occupations et nos programmations comme si cela devait se dérouler ainsi et pas autrement, parce que nous l’avons planifié et organisé. Et, bien que nous acceptions que la journée s’écoule forcément avec les aléas qu’elle nous impose, nous sommes surpris, irrités et même angoissés lorsque l’imprévu surgit nous volant ce temps précieux et cadré que nous n’envisagions pas de concéder.
Qui est ce voleur de noter temps qui s’immisce et vient grignoter les bordures de nos occupations ? Ne pourrait-il pas être un messager qui vient s’enquérir de notre état ? Ne serait-ce pas un signe pour nous appeler vers la consciences d’autres choses à vivre ? Quelque chose ne nous aurait-il pas échappé dans le long chemin de notre vie que nous planifions sans cesse pour que cet imprévu nous saute à la figure et nous dise « – Tu n’as pas pensé à moi, moi qui surgis là maintenant et qui suis ici malgré toi. ».
Peut-être l’avons sollicité sans le savoir, une autre fois, dans un autre temps et que nous l’avons oublié.
Le voleur de temps ne demande pas notre avis. Il décide pour nous. Il vient chahuter notre emploi du temps, notre manière d’occuper nos vies. Il se joue de nous et vole tout autour de nous autant de temps qu’il veut. Il est libre de changer d’avis et de voie. Il ne nous demande pas si nous sommes d’accord. Il s’impose et se pose comme une évidence.
Nous la refusons, nous pestons, nous rageons mais nous n’y pouvons rien, le voleur de temps c’est installé dans notre présent sans ses présenter.
Il prend les traits d’un hasard, d’un intrus, d’un sans gêne, d’un accident, d’une irruption, d’une surprise dans notre vie. Il prend tous les traits qu’il veut car il est libre de venir nous percuter sous toutes les formes qui soient, c’est sa nature. Volubile, changeantes, incontrôlable.
Il est la vie et quand nous le refusons c’est la vie que nous refusons. Nous voulons rester maître de nos vies. Contrôleurs du train, conducteur et constructeur de voies. Et lui… C’est l’arbre au milieu du chemin qui vient nous rappeler que nous faisons partie du monde et qu’il nous sera impossible de tout contrôler… surtout pas le temps.
Alors vous imaginez bien que l’expression “gérer son temps” n’est pas toujours bien comprise.
“Gérer” signifie pour beaucoup “contrôler” alors qu’il s’agit de manier notre occupation dans le temps. Ce n’est pas le temps que nous devons gérer mais nos activités.
J’aime le voleurs de temps car il me rappelle combien nous devons occuper ce temps de vie à accueillir aussi. Être là, sans rien faire d’autre qu’accueillie… Qu’à cueillir le temps comme un fruit mûr prêt à se laisser prendre.
J’aime le temps, j’aime le prendre avec moi, avec ce que j’aime… Le temps c’est de l’amour.
maintenant que vous connaissez la vérité sur le temps, comment allez-vous accueillir ce parasite perturbateur, ce petit voleur qui bouscule vos habitudes et votre organisation ?
Que ferez-vous de cet imprévu si gênant ? Que ferez-vous de cet ami de dernière minute ?